10 ans à photographier vos histoires… et à retrouver la mienne
Photographe dans le Var depuis 10 ans
Dix ans.
Dix ans que je me glisse derrière mon appareil pour capturer vos liens, vos émotions, vos vies. Dix ans à photographier des familles, des couples, des enfants, des danseuses, des mariés… Et pourtant, j’ai encore du mal à me sentir légitime tous les jours.
Parce que j’ai souvent douté. Parce que je doute encore.
Mais aujourd’hui, j’ai envie de poser ça ici. De tout dire. Pas un beau post marketing. Une lettre. Une vraie. Celle que j’aurais aimé lire quand j’ai commencé. Ou quand j’ai failli arrêter.
Le tout début… ou comment un appareil photo prêté a changé ma vie
Tout a commencé par hasard. Une amie déménageait, j’ai pris son appareil photo pour essayer. Avant ça, je faisais déjà des photos avec mon téléphone, pour le plaisir. J’ai toujours aimé créer. Peindre. Rénover des meubles. Fabriquer des bijoux. J’avais besoin de toucher, de faire, de ressentir. Et puis cet appareil entre mes mains. Ce sentiment de liberté. D’ouverture.
J’ai voulu comprendre comment il marchait. Je me suis formée. J’ai photographié mes amis. Et peu à peu, j’ai quitté mon job. Je me suis lancée. Ce n’était pas une stratégie. C’était une intuition.
Ma toute première séance payée ? Un baptême. C’est une amie qui croyait en moi qui m’a confié cette mission. J’étais perdue, stressée, maladroite. Je ne connaissais rien à ce métier. Mais à la fin de la journée, j’ai su que je voulais continuer. Parce que ce que j’avais vécu, c’était puissant.
J’ai toujours aimé les gens. Les observer. Les comprendre. Les ressentir. Et ce métier… ce métier de photographe, c’est un cadeau immense pour qui aime l’humain.
Ce métier, c’est mille fois plus que de “faire de belles photos”
Très vite, j’ai compris que faire des photos, ce n’était pas juste appuyer sur un bouton. Qu’être photographe, ce n’était pas juste avoir un bon œil ou une belle lumière. C’est une écoute. Une présence. Un art de lire les silences. De sentir. C’est aussi gérer une entreprise. Apprendre le marketing, la communication, la comptabilité, le webdesign, les devis, les galeries, les relances, les doutes, les week-ends sans pause. C’est apprendre à dire non. À se préserver. À rester fidèle à ce qu’on aime, même quand c’est plus difficile.
Mais surtout, c’est une manière de se relier. Ce que je vis pendant une séance, ce n’est pas juste un shooting. C’est une rencontre. Je cherche l’émotion. Le vrai. L’instant. Je veux que les gens se sentent là, pleinement. Qu’ils se reconnectent à eux-mêmes. Aux autres. À ce qu’ils vivent.
Peut-être parce que moi, petite, je n’ai presque pas de souvenirs en images. Je ne sais pas trop à quoi je ressemblais à certains âges. Je n’ai pas ces traces qui font ancrage. Qui nous disent : “tu étais là. Tu étais aimée.” Alors aujourd’hui, je les crée pour les autres.
Ce que je photographie, c’est la vie
Je photographie la danse comme une libération.
Les couples comme un espace de reconnexion.
Les familles comme un héritage vivant.
Les mariages comme des fêtes inoubliables à transmettre.
C’est tout ça, pour moi. Un besoin vital de donner du sens, de la mémoire, de la beauté.
Et puis il y a eu les creux
J’ai eu des creux. De très gros creux. Le plus long, c’était après la naissance de ma fille. Juste après le covid.Une forme de dépression. Une perte totale de sens. Je ne savais plus qui j’étais. Ce que je voulais. Pourquoi je faisais tout ça. Et mon compagnon, agriculteur, est lui aussi tombé. Depuis, on essaye de tout reconstruire. Je me suis vue disparaître doucement. Je regardais d’autres photographes émerger, publier, briller. Moi, je n’arrivais même plus à poster une image. J’ai douté. J’ai failli tout arrêter. Mais je n’ai jamais trouvé quelque chose qui m’anime autant. Je ne me vois pas faire autre chose. C’est impossible.
Quand je photographie, même quand tout va mal… je me sens vivante.
Alignée. Juste.
Me perdre… pour mieux revenir
Je me suis perdue parfois. À force de vouloir faire “comme les autres”. À suivre des tendances qui ne me ressemblaient pas. À faire des choix marketing qui m’épuisaient. Et puis j’ai doucement retrouvé ma voix. Ma voie. J’ai compris que je pouvais tout faire autrement. À ma manière. Photographier sans poser. Écrire sans vendre. Créer sans performer. J’ai continué à me former. Pas seulement en photo. En danse. En communication non violente. En éducation positive. En développement personnel. En Ennéagramme. En danse-thérapie.
Parce que mes passions ne sont pas séparées. J’aime apprendre, ressentir, photographier. Et ce que je cherche dans la vie, c’est ça : comprendre ce qu’on vit à l’intérieur. Ce qui nous relie. Ce qui nous bloque. Ce qui nous traverse.
Ce métier m’a changée
Aujourd’hui, je suis fière.
Fière d’avoir tenu.
Fière d’avoir appris autant.
Fière d’avoir dit non à des projets qui ne me correspondaient pas.
Fière d’avoir élevé ma fille avec des valeurs libres, sensibles, positives.
Fière de vivre à la campagne, dans une vie qui a du sens pour moi.
Même si…
J’ai encore peur du jugement.
La honte, parfois, me colle à la peau.
J’ai encore du mal à croire que ce que je fais a de la valeur.
Mais j’ai gagné en confiance. En estime. En alignement.
Et même si je ne suis pas encore totalement guérie de la peur du regard des autres… j’avance.
Aujourd’hui, je propose ce que je suis
– Des séances documentaires en famille, en couple, en mariage
– Des immersions en danse, libres, intuitives
– Des moments vrais, où on se rencontre pour de vrai
Je continue à apprendre. Parce que j’ai trois passions : la photo, la danse… et apprendre. Et parce que je suis incapable de rester en surface.Je veux ressentir. Comprendre. Aider. Créer du lien. Laisser une trace. Ce que je vis pendant une séance un mélange de stress et de grâce. Je suis en panique tant que je n’ai pas de retour après une livraison. Et parfois, je pleure en lisant vos messages.
Parce que vous me touchez.
Vraiment.
“Il existe des personnes sur terre qui ont la capacité de voir et ressentir instinctivement l’âme de chaque individu qu’elles croisent sur leur chemin. Cynthia fait partie de ces personnes rares.”
Ce genre de mots… ça me donne la force de continuer.
Et demain ?
Je rêve.
Sur la route avec une compagnie de danse, à écouter les corps raconter ce que les mots taisent. Dans un lieu un peu brut, un peu beau, où mes photos s’exposeraient sans chichi. Au creux d’un voyage, d’une famille en mouvement, de silences partagés. Je rêve d’images qui voyagent, d’histoires qui circulent. De projets fous qui prendraient vie un jour, peut-être. Ou jamais, et ce serait ok aussi.
Je rêve aussi de me sentir pleinement à ma place. De ne plus douter autant. De croire plus fort en moi, sans attendre un feu vert extérieur. De dire : « voilà ce que je vois, ce que je ressens, ce que je crée » — sans trembler. De ne plus avoir peur d’être trop. Ou pas assez.
J’ai des rêves.
Des rêves simples. Des rêves doux. Des rêves flous, pas encore tout à fait formés. Mais qui palpitent quelque part en moi. Et même si j’ai encore parfois l’impression de tricher… Même si ce foutu syndrome de l’imposteur ne m’a pas encore quittée après dix ans…
Je continue.
Alors aujourd’hui, je fête ces 10 ans
Pas avec des chiffres. Ni avec des “succès”. Mais avec cette lettre. Ce cœur ouvert. Et toi…
Tu te souviens de notre séance ?
Ou peut-être qu’on ne s’est jamais croisés, mais tu me lis depuis un moment.
Et si on se rappelait ce qu’on a vécu ?
Ou si on imaginait ce qu’on pourrait créer ensemble ?
Tu peux me laisser un mot en commentaire, ou en message privé. Je te lirai. Je te répondrai.
Merci.
Pour ta confiance, ton regard, ton amour. Merci d’avoir traversé un morceau de ma vie.
Cynthia.
P.S. J’ai décidé d’ouvrir les commentaires sous cet article. Parce que peut-être que tu as envie, toi aussi, de partager un souvenir, un mot, une impression d’un moment qu’on a vécu ensemble.
Et si tu n’as jamais fait appel à moi, ces mots-là, les vôtres, sont sûrement ceux qui parleront le mieux de ce que je fais. Alors n’hésite pas. Ce serait un très beau cadeau d’anniversaire. 💛
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